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Tunisie de retour d'exil, l'islamiste Ghannouchi ne sera pas candidat


Après vingt ans d'exil, l'opposant islamiste tunisien Rached Ghannouchi a fait son retour en Tunisie ce dimanche midi. Accueilli à l'aéroport de Tunis par des milliers de partisans qui chantaient l'hymne national, le fondateur du parti islamiste tunisien Ennahda a lancé à la foule «Allah Akbar» (Dieu est le plus grand).



Puis il a été emporté par une vague de militants, alors que quelques défenseurs de la laïcité s'étaient rassemblés pour exprimer leurs inquiétudes face au retour de «l'obscurantisme». 



Un peu plus tard ce dimanche, Rached Ghannouchi, âgé de 69 ans, a déclaré qu'il ne serait pas candidat à la première élection présidentielle de la Tunisie de l'après Ben Ali, l'ex-président qui avait laminé son mouvement. 



Lors de l'élection présidentielle, «il n'y aura aucun (candidat) membre d'Ennahda», a-t-il assuré à l'AFP, restant cependant vague quant à une participation d'Ennahda aux législatives, qui doivent théoriquement être organisées, comme la présidentielle, dans un délai d'environ six mois. «Après 20 ans d'absence, mon parti n'est pas prêt à jouer un rôle sur la scène politique, la priorité est de reconstruire Ennahda», a-t-il expliqué. 



Message d'ouverture au gouvernement de transition



Rached Ghannouchi a également adressé un message d'ouverture au gouvernement de transition, n'excluant pas d'y participer. «Si nous sentons que le gouvernement satisfait les attentes de ceux qui ont pris part à cette révolution, alors pourquoi pas?», a-t-il commenté.



Dans les jours à venir, le gouvernement de transition doit justement répondre à une demande de légalisation d'Ennahda. Ce parti, inspiré par les Frères musulmans égyptiens, avait été réprimé après les élections de 1989, où la liste qu'il soutenait avait recueilli au moins 17 % des suffrages. Dans les années 90, quelque 30 000 de ses membres ou sympathisants supposés avaient été arrêtés, et des centaines d'autres avaient été contraints à l'exil. 



«La charia n'a pas sa place en Tunisie»



Alors qu'il s'était réfugié à Londres, Rached Ghannouchi avait été condamné par contumace en 1992 à la prison à perpétuité avec d'autres responsables religieux, pour un complot contre le président. 



Aujourd'hui, il dit aujourd'hui représenter un islam modéré proche de l'AKP turc. Dimanche matin, depuis Londres, il s'est voulu rassurant : «la charia (la loi islamique) n'a pas sa place en Tunisie», a-t-il déclaré, ajoutant que «la peur est uniquement basée sur l'ignorance», qu'il impute à la politique de diabolisation de son mouvement par Ben Ali.
LeParisien.fr 

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